Camionneries

Dimanche 22 mai 2011 à 22:00

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   Il est beaucoup trop tard pour travailler davantage le design. Du moins pour moi qui suis fatiguée. Je le laisse donc provisoirement dans ce triste état tout moche, en me promettant d'y revenir de beaucoup plus près plus tard.

   Alors je dis aux passants éventuels qui me liraient : bonsoir ! car Dame Politesse ne peut vraiment attendre davantage.

   Et je me présente, ou plutôt je présente la raison d'être de ce blog, car il faut. Le plus urgent pour le lecteur, en effet, c'est de déterminer s'il retirera ou non quelque chose de ce blog tout neuf. Vaut-il la peine d'aller plus loin dans la lecture ? Vaut-il même la peine de revenir ici plus tard ? Eh bien, cela dépend.

   Cela dépend de si le lecteur aime les fanfictions, car ce blog accueillera effectivement une fanfic de ma propre création. S'il n'aime pas les fanfictions, il peut sans doute d'ores et déjà passer son chemin et je lui donne un chocolat pour avoir lu jusqu'ici :)

   S'il aime les fanfictions, il y a encore une condition : qu'il connaisse le manga de Soul Eater, sinon il comprendra vraiment rien. Je ne suis pas de près le manga mais j'ai vu l'anime en entier, donc vous comprendrez aisément si vous l'avez vu aussi. Et peut-être même que vous apprécierez, si ma prose le mérite !

   Ceci dit, il n'y aura pas seulement cette fanfic que j'ai commencée aujourd'hui et dont je vais poster le début du premier chapitre à la suite de cette introduction. Il y aura aussi à l'occasion des dessins et peut-être d'autres délires en tous genres, des textes... des camionneries diverses, quoi...

   Maintenant que vous avez cette vue d'ensemble, je parle un peu de moi quand même, mais pas trop. Non pas que j'aie de terribles secrets. Enfin si, J'AI de terribles secrets, mais c'est juste que personne n'aime écouter ni lire quelqu'un qui raconte sa vie. C'est bien normal !

   Je m'appelle Camion. Non, c'est une blague. C'est mon pseudo. J'avais ouvert auparavant un blog qui s'appelait Camion mais bon, j'en ai oublié et le mot de passe, et l'adresse e-mail dont je me servais pour le compte donc pas moyen de le récupérer et... on s'en fout. Appelez-moi Camion. Ou ne m'appelez pas, je ne vous oblige pas, vous êtes des petits poneys libres ! Tiens, un autre chocolat pour te récompenser de ta persévérance !

   Je suis Camion et je suis une fille, et j'ai 17 ans, 18 ce 2 juillet-ci.

   Voilà pour la présentation, je ne crois pas que davantage de détails soit intéressant pour quiconque - pour le peu que ceux-ci l'étaient déjà. Voici donc le début de cette fanfic. Je nourris l'espoir que la "publier", en quelque sorte, me motivera à la poursuivre.

   Ca s'appelle "Le Diamanteur" parce que j'en ai décidé ainsi. Il ne faut évidemment pas hésiter à critiquer. Ce blog est fait pour ça.



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   Ce jour-là... un lundi, sûrement. Ou un mardi. Un jour de la semaine, je ne sais plus lequel exactement. Heureusement, ça n'aura pas d'importance pour cette histoire. Histoire que, je n'en doute pas, vous brûlez de lire, et dont vous ne supporterez pas de voir le commencement différé ne serait-ce qu'une fraction de seconde de plus. Car nos héros vont vivre de nouvelles folles aventures au pays du frisson et de la magie ! Oui, mesdames et messieurs, c'est un récit plein de suspense, d'amour, d'humour, d'émotions, de larmes, de mystères, d'action et de frissons qui vous attend ! Non, cher public, vous n'en reviendrez pas : votre vie s'en trouvera bouleversée à jamais ! Car naturellement, tout ce que je raconte est rigoureusement VRAI. Ou approximativement vrai. Authentique dans l'ensemble. Enfin, je pense. Je ne suis plus sûre, à bien y réfléchir. C'est que j'ai l'esprit un peu embrouillé depuis que je me suis embouti la tête dans cette fichue hotte de la cuisinière, d'ailleurs il faudrait que je la remplace. Je me suis ouvert l'arcade sourcilière dessus, ça m'a fichu une de ces frayeurs ! Ca a saigné à un point ! J'en étais toute aveuglée ! J'en ai mis partout sur le tapis. Pas une bien grande perte, il était moche. C'est ma tante Alice qui me l'avait offert, je lui avais pourtant bien dit et répété que j'ai horreur du mauve, à croire qu'elle le fait exprès. C'est une couleur si fade, vous ne trouvez pas ? Entendons-nous bien, Alice est une personne adorable, mais elle est très tête en l'air. Je me rappelle d'une fois... En tout cas, on m'a envoyée aux urgences et le docteur m'a fait des points de suture. Pendant des mois, j'ai eu cette cicatrice sur le visage digne du Dr Stein et c'est justement par lui que mon histoire commence, d'ailleurs pourquoi ai-je commencé à parler de la hotte de la cuisinière et de ma tante Alice, je perds la tête ou quoi ? Ce n'est pas du tout ce que j'avais l'intention de raconter ! C'est à cause de ce stupide accident. Depuis, j'ai des problèmes de concentration et lorsque j'écris, j'ai tendance à digresser interminablement sur des détails qui n'ont aucun intérêt au lieu de rapporter simplement les informations que j'ai recueillies durant de longs mois auprès des protagonistes eux-mêmes et je suis bien contente de les avoir notées de façon claire dans mes dossiers, sinon je les aurais oubliées...

- Aujourd'hui, je veux tester vos facultés de combat.

   Ainsi avait commencé le cours du Dr Stein, ce jour-là. Oh, bien sûr, il y avait eu les préliminaires : d'abord il était entré dans sa classe en volant sur sa chaise d'ordinateur à roulettes avant de se tauler de façon ridicule, devant tous ses élèves réunis, et ça me fait penser à Diego, le petit-fils de ma grande sœur, lui aussi il adore l'ordinateur, il n'a que trois ans et il pianote déjà sur le clavier, il tape si vite qu'on voit à peine ses doigts, c'est dommage qu'il ait tendance à taper un peu trop fort et que ma sœur ait dû remplacer le clavier mais si elle m'avait écoutée, elle aurait été plus ferme avec lui et elle lui aurait dit... enfin bon. Ensuite ils avaient disséqué ensemble un pauvre pélican qui avait l'infortune d'appartenir à une espèce rare, après quoi le professeur les avait interrogés, puis Black*Star était entré en défonçant la porte et en clamant d'une voix forte que le jour se levait une seconde fois pour eux tous parce que son sourire était le soleil de l'univers, et le Dr Stein lui avait dit qu'il payerait la nouvelle porte avant de le renvoyer dans le couloir : bref, un autre début de journée normale et routinière pour le petit monde de Shibusen.

- Vous allez vous mesurer à un vieil allié de la Shibusen, précisa le professeur avec un mystérieux demi-sourire. Il revient à Death City après avoir longtemps travaillé pour notre compte dans d'autres pays. Cela faisait dix ans que je ne l'avais plus vu. Maintenant, suivez-moi, il nous attend dans la cour...

   Un léger brouahaha de curiosité nacquit dans la salle tandis que les élèves rangeaient leurs cours et se levaient.

- Un vieil allié de la Shibusen ?
- Je me demande à quoi il ressemble.
- C'est une arme ou un meister, à ton avis ?
- Qu'est-ce que tu veux que j'en sache ?
- Eh ! Où vous allez comme ça ? Je peux venir ? brailla Black*Star en les voyant passer dans le couloir.
- Non, toi, tu restes là, répondit Stein.
- Quoi ? Mais c'est pas juste...

   Tsubaki jeta un coup d'œil mélancolique à son partenaire qui criait maintenant pour essayer de continuer à discuter avec le professeur qui était déjà loin avant de rattraper Maka et Soul. Celui-ci était en train de dire à sa partenaire :

- ... c'est sans doute pour la même raison qu'il a rappelé cet allié maintenant.
- Oui, enfin ce ne sont que des rumeurs...
- Pourquoi a-t-il réuni les Death Scythes si précipitamment, alors ?
- Vous parlez de Shinigami-sama ? demanda timidement Tsubaki.
- Ben oui, dit Soul. Et de cette guerre qui se prépare.
- On est toujours en guerre contre les sorcières et les démons, non ? répliqua Maka.
- Oui, mais apparemment un démon a pris l'initiative de...
- Taisez-vous, ordonna soudain Stein, fort mal à propos pour le lecteur qui aimerait bien en savoir plus sur ces rumeurs et ce démon oh oui je n'en doute pas.

   Ils venaient de déboucher dans la cour. Les murmures se turent aussitôt. Tout le monde se mit à chercher du regard, comme dans un jeu d'où-est-Charlie, ce fameux allié de la Shibusen dont ils n'avaient jamais entendu parler et à qui ils allaient devoir se mesurer aujourd'hui.

   Rien !

   La cour était totalement déserte.

   Perplexes, les élèves se remirent à parler à voix basse :

- Ben, où il est ?
- Il est en retard ?
 
   Une ligne courroucée barra le front du Dr Stein. Il se dirigea vers l'escalier et se pencha au-dessus des marches comme pour les examiner dans leur ensemble. On l'entendit alors grommeler :

- J'en étais sûr.

   Et de descendre les marches. Pendant un moment, il ne parut se passer rien du tout. Puis, la rumeur d'une conversation se mit à flotter au-dessus de la cour :

- HARDELL !
- Mpphh... gnnn... hmm ? geignit une voix ensommeillée en réponse.
- Réveille-toi. Je t'ai dit d'être dans la cour à dix heures.
- Mais j'y suis...
- Dans la cour à dix heures, ça veut dire dans la cour à dix heures, RÉVEILLÉ et DEBOUT. Et de toute façon, t'es dans l'escalier.

- Oh, laisse-moi tranquille, Stein. Je suis fatigué.

   Il y eut un silence, puis un cri, et de nouveau la voix glaciale et sentencieuse de Stein résonna :

- Il est dix heures une. À dix heures deux, si tu n'es pas debout, je te dissèque.
- Ca va, ça va, arrête de me donner des coups ! J'y vais...

Lundi 23 mai 2011 à 18:52

    Bon. Bon. Je ne PRÉTENDS PAS que ce design est une véritable œuvre d'art bouleversante d'émotion et pleine de messages profonds sur le sens de la vie, mais quoi, il est correct, non ? Je veux dire : comparé à avant. Et pour quelqu'un qui n'est pas sous Premium. Allez, c'est entendu, on le garde pour le moment. Et sans plus attendre on passe à la suite (mais non pas la fin) du premier chapitre impatiemment attendue par des milliers de lecteurs dans le monde entier. Naturellement, vos critiques sont toujours les bienvenues.



   Alors le Dr Stein réapparut au sommet de l'escalier, traînant derrière lui rien de moins qu'une couette. Oui, une couette, une vraie couette comme pour dormir, bleu foncé à lignes rouges, crasseuse, pleine de taches, de feuilles mortes et de poussière, et si ma tante Alice avait vu ça, elle aurait crié misère. Elle est très portée sur le ménage, Alice, c'est comme qui dirait une passion, il suffit de l'inviter chez vous pour qu'elle fasse reluire tout votre intérieur. D'ailleurs je me souviens, ma grande sœur et elle ont eu une terrible dispute à ce sujet. Ma tante avait utilisé du savon pour nettoyer la salle de bains et le pauvre petit Diego a failli mourir, mais il va très bien, heureusement, il a cassé un troisième clavier d'ordinateur cette semaine. Ma tante a dit que c'était une drôle d'idée d'apprendre aux enfants à manger du savon et ma sœur a crié qu'elle lui ferait manger ses dents si elle s'avisait de remettre en danger la vie de son petit-fils et qu'on n'avait pas idée de laisser du savon à portée d'enfants et toutes sortes d'histoires comme cela, elle a toujours eu le tempérament emporté, celle-là, une vraie tête brûlée, enfin, je m'écarte du sujet, non ? Où en étais-je ? Ah oui, le Dr Stein traînait donc cette couverture... Arriva, à sa suite, un bien étrange bonhomme.

   Ce n'est pas sans raison que j'emploie le mot "étrange" et je vais le justifier bientôt. Déjà il courbait le dos comme un vieil homme et il marchait - en fait il semblait plutôt traîner son corps comme un boulet - avec force soupirs et murmures plaintifs, comme si la vie entière était un fardeau. Mais ça, en soi, ce n'était pas étrange, je vous l'accorde. Il y a des gens autour de vous qui font sûrement ça très bien, tiens, mon prof de physique de primaire, il fallait le voir quand il se préparait à donner cours. Hardell était de ce genre-là. Il avait à peu près le même âge que Stein, Maka devait l'apprendre plus tard, mais vous le lui auriez dit à ce moment-là, alors que lui et le professeur revenaient ensemble vers eux, elle ne l'aurait pas cru. Du reste, on n'aurait pu imaginer de plus violent contraste : Stein avait la démarche énergique, le dos droit, la tête droite, à peine marquée par l'âge, en un pas il avait déjà distancé son mou compagnon de deux mètres alors que Hardell, ridé et ratatiné comme une vieille pomme, se mouvait avec toute la vitalité d'un macaroni cuit sans cesser de gémir d'angoisse. Il avait une voix particulière, lente, faible et pâteuse, il articulait mal.

- C'est LUI, le puissant allié ? souffla Kid, incrédule. Ce vieillard branlant en pyjama ?

   Et voilà.
 
   Je ne dis rien contre le pyjama. Le pauvre n'y pouvait rien. Il avait été fabriqué sans qu'on le consulte dans un tissu jaune poussin à pois bleus et je tiens pour à peu près certain qu'on ne lui laissa à l'instant crucial aucune liberté de choisir son propriétaire, pas plus que ces grosses chaussettes rouges et mauves ne sautèrent d'elles-mêmes pour envelopper les pieds de ce dernier. Bien entendu, chacun de nous est libre de s'habiller comme il s'entend, nous sommes dans une démocratie, liberté, tout ça, si vous voyiez seulement comment mon beau-frère se fagote, dans une dictature du bon goût il serait déjà en prison depuis longtemps : mais enfin reconnaissez que c'est "étrange" de décider de se vêtir d'un pyjama pour se rendre en pleine journée dans une école aider un ami à donner cours. Or il se fait que le pyjama était, pour Hardell, la tenue habituelle. Tandis qu'à ses yeux, les chaussures étaient totalement accessoires. Si du moins ses vêtements avaient été propres et bien repassés, il aurait sans doute déjà eu meilleure allure. Mais froissés comme ils l'étaient, pleins de poussière et de débris de feuilles mortes, ils ne pouvaient pas rattraper grand-chose. En fait, le malheureux paraissait tout entier froissé, chiffonné, en partie à cause de sa mine de dix pieds de long et de ses rides qui semblaient le tirer inexorablement vers le bas, en partie également à cause de ses cheveux brun-roux en bataille qui ne manquaient pas de débris et de poussière, eux non plus. Déplié, il faisait une tête de moins que Stein.

- Je vous PRÉSENTE Hardell, dit le professeur face à eux tous en l'attrapant par le bras pour l'empêcher de s'enfuir. Il va vous donner une leçon de combat sur-le-champ sans quoi il me mécontenterait beaucoup, n'est-ce pas Hardell ?
- C'est quand même pas ce minable qu'on vous envoie combattre ? gloussa Black*Star.
- Qu'est-ce que tu fais là, toi ? sursauta Soul.
- HOWAAAA ! Le grand BLACK*STAR REFUSE de voir sa grandeur confinée dans un couloir ! Il s'est faufilé parmi vous, avec la discrétion du plus rusé des assassins pour vous éblouir et vous étonner encore de sa grandeur et de sa toute-puissance ultime, il est plus furtif qu'une omb...
- Soul, Maka, Death the Kid, Liz et Patty, vous faites équipe, dit Stein après avoir fait voler Black*Star à travers le couloir d'une droite bien placée. Essayez donc de le battre.
- C'est une blague ? marmonna Liz en avisant l'espèce de tas de chiffons humain qui lui faisait face. On va n'en faire qu'une bouchée...
- Maka, juste une seconde, fit Stein en passant à côté d'elle alors que tous les autres se lançaient tumultueusement dans la cour. Regarde un peu son âme.

   Maka ne comprenait pas pourquoi le docteur les envoyait combattre ce gars-là. Il avait peut-être été fort avant, mais il s'était sûrement ramolli durant ces dix années d'absence. Elle ne le croyait même pas capable de vaincre sa couette. Toutefois, curieuse, elle s'exécuta docilement et faillit pousser un cri de surprise face à la vision qu'elle reçut. L'âme de Hardell était immense.

- C'est dingue ! murmura-t-elle, impressionnée.
- Oui. Comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences, mais ce n'est pas pour ça que je t'ai demandé de la voir. Dis-moi plutôt... À ton avis... c'est l'âme de quoi ?

   Tout d'abord, la jeune fille ne comprit pas où il voulait en venir. Mais en se ré-intéressant à l'âme, elle ressentit soudain quelque chose de très étrange. Ça n'avait absolument rien d'humain. Et ce n'était pas une arme démoniaque non plus. C'était... quelque chose de totalement autre, elle n'avait jamais été confrontée à rien de semblable auparavant. Maka eut tout à coup comme un frisson dans le dos. Il y avait quelque chose d'effrayant à ne pas savoir à quoi on avait affaire, quelque chose de si puissant qui plus est. "C'est un allié de la Shibusen" se dit-elle pour se rassurer. Elle admit :

- Je ne sais pas.
- Essaye de deviner ce qu'il pourrait être. C'est un bon exercice.

   Là-dessus, Stein se dirigea vers sa chaise à roulettes qu'il avait prise avec lui et s'assit à l'envers dessus comme d'habitude, prêt à observer le combat. Maka rejoignit lentement ses amis qui discutaient avec animation depuis un moment, perplexe.

- Qu'est-ce qu'il te voul... commença Soul mais le professeur le coupa :
- Allez-y.

   Il y eut un silence.

- Liz ! Patty ! appela Kid et les revolvers sautèrent dans ses mains.
- Soul ! fit de même Maka.
- HARDELL ! s'écria Stein. ARRÊTE DE DORMIR !
- Mppghhngm, se défendit Hardell en levant la tête de la couette qu'il avait récupérée.
- Donne-moi ça, insista le professeur en tirant un pan de la couette.
- Noooon, se lamenta Hardell, laisse-la-moi, je vais me battre.
- T'as pas besoin de ça pour te battre.
- Siii... c'est pour une attaque-surprise.
- Hm... OK, si tu le dis...

   Stein retourna à sa place et Hardell se refourra dans sa couverture. Il avait une façon de se pelotonner là-dedans qui le rendait complètement invisible.

   Un ange passa.

- Euh... Quelle attaque-surprise ? demanda Maka, déstabilisée et se demandant comment elle avait pu avoir peur de ce type une minute plus tôt. Tout le monde s'attend à ce qu'il attaque...
- C'est pas grave, commencez, grommela Stein.
- Professeur... ajouta-t-elle un instant après, alors que la pointe de la faux démoniaque était à deux millimètres du cou de Hardell et que Kid avait posé le canon de Patty sur la tempe de celui-ci, est-ce qu'on doit considérer qu'on l'a battu ou il faut le blesser ?
- RÉVEILLE-TOI ET SORS DE LÀ ! rugit Stein en arrachant la couverture des mains de Hardell.
- Maaaaiiiieuuuuuh...
- Ça suffit, maintenant ! Mets-toi debout et bats-toi sérieusement !

   Marmonnant dans sa barbe que Stein était un meneur d'esclaves, Hardell obéit avec lassitude.



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Dimanche 5 juin 2011 à 17:46

   J'imagine Jeannot, 42 ans, qui a fini sa journée de travail. En rentrant chez lui, il allume son ordinateur (car c'est naturellement la première chose à faire quand on rentre chez soi) et se connecte sur son site préféré : Cowblog. Après une bonne demi-heure de rédaction tranquille, il poste un nouvel article dans lequel il narre par le menu et avec esprit les nombreuses et fascinantes péripéties qui lui sont arrivées (Jeannette la jolie secrétaire lui a apporté un gobelet de café et on l'a bousculé sans s'excuser dans la rue.) En attendant qu'arrive la foule en délire, il furète sans but dans l'annuaire des blogs. Jeannot a raté sa vocation de fromager professionnel, domaine qui continue pourtant à le fasciner : rêvant à des photographies bucoliques de camemberts et de roqueforts, il recherche le mot "fromage" dans ce dit annuaire et que trouve-t-il ? Il trouve ça : Camionneries. Un blog qui n'a de rapport ni proche ni lointain ni moyen avec le fromage, ce noble produit laitier, mais affiche avec insolence un début d'histoire farfelue à laquelle Jeannot ne comprend rien (apparemment ça se rapporte à un "manga" et franchement, les mangas, pour Jeannot, ça va bien deux minutes, il préfère les vraies BD) ainsi qu'un ou deux pauvres dessins mangas (si ce n'est pas à vous dégoûter ce mouvement de mode japonisant, vraiment on a perdu toute la vraie tradition occidentale). Jeannot ne s'explique pas ce mystère : comment a-t-il pu atterrir ici - chez cette adolescente manifestement déséquilibrée aux goûts culturels désolants - alors que lui ne recherchait que des effluves pixellisés de l'âcre douceur du plus beau des aliments ?



http://camionneries.cowblog.fr/images/explic.jpgC'est vraiment scandaleux.


 
   Pauvre Jeannot, piégé par les méandres brumeux d'un jeune esprit pourri en profondeur par les mangas pleins de violence ! On reconnaît immédiatement leur influence néfaste dans ce mot-clé débile. Mais console-toi, car voici pour te distraire la suite de la suite du premier chapitre de ma fanfic,"Le Diamanteur" de son petit nom. Elle te donnera un formidable sujet de conversation pendant les soirées entre amis - si tu en as - : "Après, on s'étonne que les agressions augmentent dans les écoles. C'est incroyable, de mon temps, un élève aurait écrit une histoire avec un combat dedans, on l'aurait grondé devant tous ses camarades avant de le rouer de coups pour le punir ! Mais toutes ces bonnes valeurs se perdent !" N'hésitez naturellement pas, toi et les autres qui pourraient passer, à me faire part des vos critiques...


 
    L'examinant avec attention, Maka se demanda pour une énième fois quelle pouvait bien être sa véritable nature. Elle avertit les autres à voix basse :

- Il est pas humain.
- C'est vrai qu'il a l'air franchement stupide, admit Kid.
- J'ai pas dit "malin", je dis que son âme est super bizarre !
- Ouais, ça fait drôlement bizarre de combattre un mec en pyjama, approuva Soul, on a l'impression d'être revenus aux batailles de polochons de quand on était gamins.
- Mais tu le fais exprès ou quoi ? J'essaye de vous expliquer qu'il faut se méfier de lui !
- Wééééé ! J'adore les batailles de polochons ! s'enflamma Patty. Tu crois que le docteur Stein va nous donner des polochons ?
- Au point où on en est, vu l'adversaire qu'il nous refile, ça m'étonnerait plus tellement... grommela Liz.
- Méfie-toi quand même, tempéra Kid, il est peut-être plus coriace qu'il en a l'air.
- C'est ce que je disais... commença à maugréer Maka mais Soul l'interrompit :
- Hé ! Il est passé où ?

   Il y eut un silence surpris pendant lequel tout le monde regarda autour de soi en disant des trucs comme :

- Il était juste là !
- Il a disparu ou quoi ?
- Il est reparti se cacher ? suggéra Patty.
- En tout cas, il ne peut pas être retourné dans sa couette, le professeur Stein est en train de la brûler, remarqua Kid.
- Hahahaha, était en train de dire Stein, la lueur des flammes se reflétant dans ses lunettes, mais ça, ça ne fait pas partie de la discussion.

   Même ceux parmi les élèves qui étaient restés en spectateurs et n'avaient pas quitté l'étranger des yeux - parmi lesquels Tsubaki - étaient tout aussi interloqués. Ils n'arrivaient pas à comprendre ce qu'ils avaient aperçu.

- MAKA, ATTENTION ! cria soudain Soul.

   Et au même moment, Maka sentit une ombre tomber sur elle. Levant les yeux, elle vit la silhouette de Hardell en contre-jour qui se précipitait vers elle à toute vitesse, et l'éclat de griffes noires et recourbées prêtes à s'abattre sur sa tête. Alors je raconte cela lentement, posément, comme si beaucoup de temps s'écoulait entre le moment où l'ombre tombe sur Maka et celui où Maka lève les yeux et celui où Hardell fonce sur Maka avec des mains griffues, limite on aurait le temps de boire sa limonade et de tourner une page de son journal pendant que l'action se passe, mais je vais vous demander d'imaginer que tout se passe très vite parce que dans la réalité, tout se passa si vite que seul un réflexe instinctif la sauva. Si Soul n'avait mis ne serait-ce qu'une moitié de seconde de plus à repérer l'élément manquant, je ne sais pas où notre héroïne serait en ce moment - probablement en compagnie de mon pauvre frère Alfred, paix à son âme. Bon, en fait, je ne le sais pas quand même... pas exactement. Mais on peut supposer qu'elle est au moins encore de ce monde puisqu'à la milliseconde qui suivit, elle stoppa avec le manche de la faux la course folle des mains monstrueuses.

   Ses genoux ployèrent sous le choc. Ses pieds parurent s'enfoncer dans le sol. Elle serra les dents en tentant de repousser l'ennemi, qui allait l'entraîner d'une minute à l'autre dans sa chute. Tout à coup, elle entendit Soul pousser un cri de douleur et deux coups de feu claquèrent en même temps. Hardell relâcha sa prise et esquiva à une vitesse qui n'avait rien de naturel.

   Maka sentit quelque chose de chaud et de poisseux couler entre ses doigts. Elle s'exclama :

- Soul ! Tu es blessé !

   Une dizaine de trous noirs alignés interrompaient l'uniforme blancheur du manche de la faux.

- Il m'a planté ses griffes... haleta Soul. Ha... Il a une sacrée force !
- D'où sortent ces griffes ? s'écria Tsubaki depuis son poste d'observatrice, médusée.

   Car comme je disais, tout ça s'était déroulé très rapidement, si bien que le public venait à peine de comprendre qu'il y avait quelque chose de pas net.

- Allez savoir... susurra Stein.
 
   Tsubaki avait beau savoir que tout ceci était un exercice et non pas un combat à mort, elle ne put s'empêcher de sentir l'inquiétude poindre en voyant le sang dégouliner de la faux. Pour pouvoir transformer ses mains ainsi, ce Hardell était sûrement une arme démoniaque... Mais comment arrivait-il à se déplacer dans les airs ?

   Car c'était bien ce qu'il faisait.

   Depuis tout à l'heure, il n'avait pas retouché terre et esquivait les tirs perpétuels de Kid avec une facilité déconcertante. Et brusquement, il se produisit le même étrange phénomène que Tsubaki ne s'expliquait pas : l'inconnu paraissait se transformer fugitivement en une grosse tache sombre... il fallait être attentif pour la voir, parce que l'instant suivant Hardell était réapparu tout près du garçon et serrait le canon de Liz dans sa main - main qui n'en était plus tellement une, étrangement raide, les os et les tendons anormalement saillants.

   Il avait la tête baissée et le même air las et malheureux que lorsqu'il avait dû quitter sa couverture, comme s'il faisait tout ça sans y mettre beaucoup d'énergie, en passant, parce qu'il le fallait et que lui, il aurait tout donné pour être ailleurs. Et pourtant, la force de son emprise était telle qu'avec d'horribles bruits de crissements, le métal sembla littéralement se gondoler, se chiffonner comme du papier sous la pression. Cependant, il n'enfonça pas les griffes.

   "Il aurait pu !" se dit Tsubaki, bouche bée, le cœur battant. "S'il l'avait voulu, il aurait pu la blesser gravement." L'arme gémit de douleur.

- BAS LES PATTES !
 
   Kid voulut lui tirer dessus avec Patty mais avec une rapidité et un flegme ahurissants, de son autre main, l'adversaire immobilisa le bras de Kid et commença à l'étreindre avec la même puissance. Ce fut à son tour de gémir.

   C'est alors que la faux siffla dans l'air...

- AÏE ! hurla Kid.
 
   Maka écarquilla les yeux, incrédule. À la dernière milliseconde, juste avant que la lame ne fauche Hardell, celui-ci était repassé en un éclair derrière Kid et c'était lui qui s'était à demi mangé le coup, le ventre barré par une ligne écarlate. À demi seulement, car tout en effectuant cette manœuvre, l'étranger avait trouvé le temps de faire reculer un peu sa victime, de sorte que la faux ne fit que l'effleurer et que personne n'alla rejoindre mon frère Alfred cette fois encore.

- Tsss... Concentrez-vous un peu, les réprimanda Stein. Vous êtes beaucoup trop lents, c'est ridicule.
- C'est lui qui est beaucoup trop rapide ! s'indignèrent dans un bel ensemble Liz, Maka et Soul.
- Tu pourrais faire attention quand même ! lança Kid à Maka, furibond.
- Désolée...

   Kid était toujours prisonnier de Hardell, mais celui-ci ne semblait pas pressé d'en finir. En fait, plutôt que de s'occuper de lui, il préféra regarder Stein d'un air morose et demanda d'une voix plaintive :

- Je peux aller me coucher, maintenant ?
- Non.
- Maiieeeuuuuh...
- Non. Achève-les-moi !
- Heu... Professeur... babultia Tsubaki avec inquiétude mais il ne l'écoutait pas.
- On est en train de se faire ridiculiser, enragea Soul. Qu'est-ce qui t'a pris de frapper Kid, Maka, franchement ?
- Oui bah j'aimerais bien t'y voir, toi ! répondit la jeune fille en s'emportant aussitôt.
- Si j'étais un meister, je crois pas que j'utiliserai mon arme contre mes propres coéquipiers !
- Genre tout est de ma faute ! Parce que t'avais prévu qu'il allait se téléporter, peut-être ?
- Ohé ! Vous avez pas mieux à faire que de vous disputer ? beugla Kid mais ils criaient trop fort pour l'entendre.

  
 
Je posterai la suite de la suite de la suite du premier chapitre un autre jour... Pitêtre. Bisous
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